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Communiqué de RAJ

« La date de l’audience de l’affaire opposant le ministère de l’intérieur et des collectivités locales à l’association RAJ est fixée pour ce mercredi 29 septembre 2021 au niveau du tribunal administratif d’Alger, sis à Bir-Mourad-Rais.

Pour rappel, le ministère de l’intérieur et des collectivités locale a engagé une procédure judiciaire contre l’association RAJ qui a été destinatrice, le 26 mai 2021, d’une citation à comparaître devant le tribunal administratif d’Alger, suite à une requête qu’il a déposée réclamant la dissolution de l’association, sous prétexte que ses activités sont en violation de la loi 12/06 régissant les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans les statuts de l’association.

Pour se défendre, le RAJ a constitué un collectif d’avocats pour répondre aux requêtes déposées par le ministère de l’intérieur, lesquelles sont basées essentiellement sur les activités publiques de l’association durant le Hirak que RAJ considère compatibles pleinement avec ses objectifs et son mandat d’association de jeunes activant pour la citoyenneté et la promotion de l’implication des jeunes à la gestion de la cité.

Le RAJ en cohérence avec son mandat, s’est impliqué dans le mouvement populaire « Hirak » au côté de millions de citoyens-es et des organisations de la société civile en tant que force de proposition, de rassemblement et de médiation.

Il est important de rappeler également que le RAJ active publiquement et dans la légalité conformément à ses statuts et à la loi en vigueur depuis sa création en 1993.Durant toute cette longue période, le RAJ est resté fidèle à ses objectifs et principes et valeurs, à savoir la sensibilisation des jeunes, garçons et filles, à la citoyenneté et leurs initiation d’une manière active, efficace et pacifique à la gestion des affaires publiques, locales et nationales au service du développement du pays.

Durant ses 28 ans d’existence, de résistance et de travail dévoué , d’une génération à une autre, le RAJ a fait preuve, malgré le climat politique délétère, de son engagement et de son attachement à la cohésion et à l’unité nationale, aux valeurs de la citoyenneté, d’égalité, de libertés, de justice, de démocratie, de paix, de tolérance et de vivre ensemble. Fidèle à sa philosophie, RAJ est et demeurera toujours une force de rassemblement, de proposition, d’action, de mobilisation et de médiation autonome et indépendante.

Il est inconcevable de voire une association comme RAJ, qui a tant donné pour la jeunesse, poursuivie en justice pour ses activités, ses positions et son engagement pacifique et actif aux côtés du peuple et de sa jeunesse en quête de liberté, de dignité, de justice et de prospérité.

Cette poursuite judiciaire est intervenue, faut-il le préciser, après l’interdiction de ses activités, notamment celles organisées en dehors du siège national, sans oublier l’acharnement judiciaire à l’encontre de ses membres durant les premiers mois du Hirak où onze parmi eux ont été poursuivis en justice pour leurs opinions dont neuf ont été incarcérés et/ou mis sous contrôle judiciaire. Il s’agit incontestablement d’une régression et une menace sérieuse pour les acquis démocratiques d’octobre 88 arrachés de haute lutte dont : la liberté d’expression et d’association.

En fait, cette menace de dissolution de l’association RAJ qui a formé beaucoup de militants-es, qui fait partie de la mémoire collective des luttes des algériens-es et qui est l’un des témoins de toutes les périodes qu’a traversées l’Algérie après octobre 88, cache mal une tentation de faire taire toutes voix discordante et toute expression libre, et autonome, pourtant garantie par la constitution et les différentes conventions internationales que l’Algérie a ratifiées.

Le RAJ est convaincu qu’on ne peut construire un État de droit et démocratique, basé sur des institutions légitimes et crédibles, sans le strict respect des droits fondamentaux et des libertés démocratiques à même de permettre aux algériens-es de s’organiser et de s’exprimer en toute liberté.

A travers RAJ, c’est le mouvement associatif et la liberté d’association qui sont ciblés. Le procès du RAJ est celui de toute la société civile Algérienne et autonome, c’est le procès de la liberté d’association arrachée par des luttes et les sacrifices des générations de militants-es. L’Algérie a plus que jamais besoin de sa jeunesse et des Organisations qui portent les aspirations des algériens-es, d’une presse libre et d’une société civile forte, organisée et autonome, pour ouvrir, à travers sa proximité avec les citoyens, des espaces de médiation, de contre pouvoirs capables de contribuer, en toute liberté, au développement politique, économique, social et culturel du pays. Un impératif de nature à promouvoir sur le terrain, la démocratie participative et permettre aux citoyens-es de participer d’une manière continue, effective et active à la gestions des affaires publiques.

Tout en espérant que justice soit rendue, Le RAJ reste fidèle à ses engagements, à ses objectifs et continuera son mandat avec conviction et détermination.

Tout en appelant les autorités à cesser cette poursuite de trop contre association qui ne fait que son travail et exécuter son mandat, le RAJ tient à exprimer ses remerciements et salutations militantes à tous ceux et celles, individus soient ils, ou associations, collectifs et partis politiques, qui ont manifesté leur solidarité et soutien à son égard.

La liberté d’association n’est pas un délit, c’est un devoir citoyen.

La jeunesse n’est pas un danger mais une opportunité pour le pays.

Alger le 26/09/2021 RAJ »

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