Le 14 juillet 1953, à l’issue d’une manifestation populaire qui s’achève place de la Nation, l’imposant et pacifique cortège des militants algériens du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), qui ferme la marche, est brutalement attaqué par la police parisienne. Alors que les premiers slogans réclamant l’indépendance algérienne retentissent et que sont brandis des drapeaux algériens et des portraits de Messali Hadj, les policiers parisiens tirent à bout portant sur le cortège des ouvriers algériens qui arrivent sur la place et ont commencé à résister à la charge policière.
Ce massacre d’État, aujourd’hui oublié, fait sept morts : six militants algériens et un militant parisien de la CGT, trésorier de Fédération des métaux du 18e arrondissement. On dénombrera également des dizaines de blessés par balle, essentiellement parmi les militants algériens.
Racisme systémique au sein de la police et domination coloniale forment le cocktail infernal à l’origine de ce massacre. Comme une sorte de répétition macabre, huit années avant celui du 17 octobre 1961. Un homme de l’ordre est déjà à la manœuvre à la Préfecture de police, au poste éminent de Secrétaire général, un certain Maurice Papon…
A l’occasion des 70 ans de cette tuerie, très vite enterrée à l’époque par le pouvoir, comme par les partis de la gauche traditionnelle, il est essentiel de continuer à exiger la reconnaissance de ce crime d’État ainsi que d’en dénoncer tout autant les mécanismes que les responsables.
Objectifs que ce sont assignés le Collectif pour la mémoire du 14 juillet 1953 et l’Association des Ami.e.s de Maurice Rajsfus, qui en est partie prenante.
L’Association des Ami.e.s de Maurice Rajsfus