Depuis la crise des concentrateurs d’oxygènes dans les hôpitaux algériens, à cause de l’augmentation de la demande, certes, mais largement engendrés par la défaillance générale du système de santé.
Les médecins algériens qui ont manifesté entre 2017 et 2018 l’avaient déjà rappelés à l’époque, en vain.
Sur fond de révolution pacifiste, le Hirak ou Tanekra, toujours en cours, un élan de solidarité exemplaire en Algérie pour faire face à cette pénurie qui tue des algériens par manque d’oxygène, a vu le jour entre Juillet et début Aout 2021
Grâce à des dons qui affluaient de partout où la communauté algérienne est présente, mais aussi grâce aux citoyens et industriels algériens déjà sur place, à l’image de M. Hamitouche (PDG de Soummam) et de M. Rebrab (PDG de CEVITAL)
Voici une vidéo concernant le geste de M. Hamitouche qui a permis de financer une vingtaine d’hôpitaux partout en Algérie:
Jusqu’à lors, tout va bien, ou presque. Car non seulement les dons ne suffiraient jamais, mais cet élan de solidarité est clairement contre-productif du point de vue du pouvoir algérien qui essaye de casser la révolution en cours depuis bien longtemps.
Il était donc hors de question de laisser installer des connexions entre régions d’Algérie. C’est même l’apanage de tout état de police qui ne doit sa survie qu’à la division politique, culturelle et linguistique.
Dans un pays, dit normal, cette même diversité est une richesse.
Maintenant que le citoyen algérien avait prouvé de sa capacité à se relever grâce à la solidarité face à la carence du pouvoir, le pouvoir en place devait TOUT faire pour casser la dynamique d’une manière ou d’une autre.
La raison d’état (qui permet au passage d’enrichir les poches de quelques dizaines de généraux et d’industriels) devait prendre le dessus et justifier toutes les atrocités possibles et inimaginables dans les semaines qui allaient suivre.
Et ça n’avait pas raté… Dans la nuit du 8 au 9 Aout, plusieurs départs de feux, essentiellement en Kabylie, ont été criminellement déclenchés.
Les autorités avaient même confirmé le caractère criminel de ces incendies, reste à savoir s’il y aura une enquête sérieuse qui confirmera ces départs de feu comme l’affirme le site https://zoom.earth , car le 9 Aout 2021 à 1h30, aucun feu n’était visible sur la carte: https://zoom.earth/#view=36.49784,4.3…,01:30,+2/layers=fires,radar:off mais à 1h45: https://zoom.earth/#view=36.49784,4.3…,01:45,+2/layers=fires,radar:off plusieurs départs de feux.
La Haine s’était donc abattu sur la Kabylie. Politique de la terre brûlée ?
L’image suivante est plus qu’illustratrice de l’état d’esprit du citoyen algérien.
Impossible d’échapper aux images antérieurs des forces anti-émeutes, par coups de milliers de policiers, plusieurs fois par semaine, réprimaient les manifestant PACIFISTES du Hirak, ou Tanekra depuis Février 2019 :
Faut-il rappeler que cette même révolution, n’a fait casser aucune vitre?
Mais revenons à l’élan de solidarité entre les régions d’Algérie. Voici comment ont été reçus les héros venus de très loin (ici de la région des Aurès), prêter main forte, presque main nues à la population Kabyle:
Voici quelques images insoutenables des feux en Kabylie entre le 9 et le 13 aout. A noter les moyens plus que dérisoires, dû à l’absence des autorités :
Au drame s’ajoute le drame
Sous le coup de l’émotion, un citoyen venu de Meliana (une ville à une centaine de kilomètres de l’ouest d’Alger) s’est retrouvé accusé de pyromane. Il n’avait pas suffit de plus pour qu’un lynchage en règle se produise.
Ce jeune s’appelait Djamel Ben Smail. Il a été brulé et décapité au milieu de la population.
Le lendemain, plusieurs personnes ont confirmé les choses suivantes:
- Djamel Ben Slimane était innocent
- Djamel Ben Slimane était un artiste respecté
- Djamel Ben Slimane etait bénévole et avait déjà plusieurs fois prêté main forte à chaque fois que l’occasion se présentait
- Djamel Ben Slimane était appréhendé et mis dans les locaux de la police ou gendarmerie de la ville de Larvaa Nath Irathen (ex Front National) mais qui a fini d’être exécuté à l’extérieur même de cette « bâtisse » de l’état.
- Djamel Ben Slimane aimait l’Algérie
- Djamel Ben Slimane, est mort
Voici l’interview de feu Djamel Ben Smail, une journée avant son assassinat:
Voici le témoignage poignant du père de la victime, le lendemain de son assassinat:
Une question s’impose: Est-ce que le pouvoir va encore récidiver à casser cette fraternité entre les régions, qui émane du père même de la victime, le lendemain de son assassinat?
Maintenant que des représentants de la ville de Larvaa Nath Irathen (ex Front National) vont aller s’excuser à Meliana, aupres des parents de la victime, que va t-il se passer? Qui prendra le dessus, la raison ou la vendetta ?
Si les religieux se mêlent, ce sera clairement une situation de non-retour. Quand est-ce que la manipulation va s’arrêter? Jouer avec les émotions des citoyens va nous faire reculer de 50 ans, minimum.
Une autre question s’impose: Où est la justice en Algérie?
Tuer la Kabylie, c’est tuer toute révolution en Algérie.
L’opération 0 kabyle enclenché depuis le début de la révolution (affaire des drapeaux, etc.) sert exclusivement à casse l’élan démocratique de tout une région vers son destin. Ce même destin qui entraine tout un pays vers un état démocratique, universaliste et humaniste.
LA SOLIDARITÉ ENTRE LES REGIONS est bien la bête noire de tout pouvoir dans un état de police. Donc tout pronostic peut se baser sans crainte sur ce constat.
La plaie de juin 2001 encore béante, celle d’août 2021 le sera encore plus longtemps.