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Cirque Electrique poésie Ghanima Ammour Du culturel vers le politique week-end du 3 et 4 juillet 🌞✊🏻

1 / Exposition place Stalingrad : identité , détenu.es et répression, les 2 ans de révolution « thankra/hirak, , écologie, égalité femmes/hommes et 3 tables rondes thématiques.

2/ cirque électrique : diffusion d’un film 22 minutes hirak, lecture texte politique, poésie et concert.

Le combat continue.

AMEƔRAS D AMJAHED (LE CHAHID ET LE MOUDJAHID)

Le 3 juillet 1962, dans un référendum sans équivoque, les Algériennes et les Algériens ont opté résolument pour l’indépendance, après près de huit années de guerre meurtrière qui a mis fin à 132 ans du colonialisme français de peuplement. 
La parenthèse de liberté fut de courte durée puisque quelques mois après les tenants de la force militaire consacrent un système para totalitaire, adossé à un régime de parti unique régenté par une police politique omniprésente. 
Fatalement, un tel engrenage autocratique n’a pas pu garantir le développement économique et social malgré les nombreuses richesses naturelles de l’immense territoire algérien. Bien au contraire, par la force le pillage des richesses nationales, le clientélisme, la corruption, se conjuguent avec l’absence de contrôle et l’impunité de toute une oligarchie qui obstrue progressivement toutes les voies de l’avenir. 
Sur le plan humain, cette composante profite piteusement à cette insatiable caste et à son système politique. Au final, ni la citoyenneté n’émerge, ni les femmes, ni les jeunes, ni les étudiant.e.s, ni les cadres, ni les chercheur.e.s, ni les travailleur.e.s, ni les paysan.n.es, ni les entrepreneur.e.s, ne trouvent leurs statuts honorés dans un pays qui possède un tel gisement de richesse humaine. Tout au long des décennies, exaspéré.e.s par la hogra (le mépris), mourir en méditerranée devient l’alternative pour une jeunesse majoritaire qui étouffe sous le règne de gérontocrates autistes et incompétents. 
Jamais gabegie, impunité et irresponsabilité n’ont atteint le seuil des vingt dernières années de règne d’un président grabataire.Devant la détermination populaire massive en faveur du changement démocratique, en particulier après le mémorable boycott opposé au pays et dans l’immigration à la mascarade électorale du 12 juin 2021, le pouvoir illégitime s’abime dans des procédés fascistes qui culminent avec l’amendement –par ordonnance- de l’art 87 du Code pénal. 
Désormais la définition du terrorisme est étendue à : « Toute activité ou tout discours politiques pacifiques qui prôneraient le changement hors des mécanismes institutionnels frauduleux de la dictature en place »Force est de constater, 59 ans après l’indépendance, que la lutte de libération nationale qui a libéré le territoire, ne s‘est pas accompagnée de la liberté des citoyen.ne.s, de la souveraineté du peupleFace à un pouvoir obstiné à sauvegarder un système autoritaire archaïque et des privilèges éhontés, y’a-t-il une autre voie que celle de poursuivre la mobilisation populaire pour un Etat civil, social et démocratique et un Etat de droit garantissant les libertés fondamentales et les droits de la personne humaine ? Assurément aucune autre voie que celle de la transition démocratique indépendante et du processus constituant souverain. 
Et c’est pour cela que nous sommes là, dans l’immigration, fidèles à la ligne de conduite de nos ainé.e.s depuis l’Etoile nord-africaine née ici en 1924, engagés aux côtés de notre Peuple pour concrétiser ses aspirations à la liberté et à sa souveraineté. C’est pour cela que nous continuerons d’interpeller, les tenants du pouvoir à Alger. 
Vous nous entendez ? vous nous voyez ? oui nous sommes les enfants de la révolution de père/mère en fils/filles, nous sommes des filles et fils de Chouhada, « arraw imeghrassen », أبناء الشهداء, tombés au champ d’honneur, de moudjahids/moudjahidates pour qu’un certain 3 juillet 1962 voit le jour. 
Ce sentiment de liberté, ne nous a pas été transmis ni par vos livres, qui ont falsifié l’histoire, ni par vos écoles, mais il est l’héritage de nos mères et pères qui nous ont légués leur seul trésor : l’Algérie Libre Indépendante et Démocratique. 
Notre cri s’adresse aux adeptes du pouvoir absolu, installés depuis près de 60 ans mais aussi aux adeptes du pouvoir divin, des casuistes qui dupent le peuple avec des théologies d’un autre siècle.
Nous sommes déterminés à mettre fin à l’ère des pillards pyromanes qui font feu de tout bois en séchant les réserves du pays sans se soucier du bien-être des citoyen.n.es mais aussi aux populistes qui profitent de la misère humaine pour fructifier leurs projets qui ne font honneur ni à un Etat de droit ni à la citoyenneté.
Tout comme la révolution de libération nationale a vaincu en 1962, le Hirak ou la révolution citoyenne vaincra et vous le savez mieux que quiconque. Sachez que nous croyons en un projet de société démocratique et social qui garantit nos libertés et nos droits fondamentaux ; une démocratie qui respecte nos divergences, nos différences, qui vous empêchera de nous diviser ; de nous faire nous affronter… celle-là même que vous haïssez, celle de l’universalité et de l’humanisme.La démocratie et la souveraineté du Peuple n’est ni une utopie ni une chimère, elle est réelle, nous la voulons et ce mouvement social de grande ampleur de ce début du 21ème siècle que représente la révolution citoyenne du Hirak l’arrachera, tout comme nos aïeux ont arraché au joug du colonialisme l’indépendance en 1962.Votre pouvoir arbitraire ne nous fait pas peur. Notre conviction est encore plus grande. Nous ne sommes pas des capitulard.e.s, nous renouons avec l’esprit même du combat Indépendantiste.Nous sommes des filles et des fils de Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouhired, de Louisette Ighil Ahriz, de Baya Khala, d’Amirouche, de Larbi Ben M’hidi, d’Abane Ramdane, de Krim Belkacem, de Boudiaf et tant d’autres… L’Algérie est notre cœur battant et notre sang. En ce jour de commémoration de la journée de l’Indépendance, nous déclarons notre engagement solennel et inaliénable que ce pays retrouve sa souveraineté nationale et les Algériennes et les Algériens vivent libres et égaux, dans un Etat civil, de la primauté du politique sur le militaire, sur l’authenticité algérienne d’une république démocratique et de justice sociale.
Djazaïr Horra Demoqratia.

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